Précisions méthodologiquesLes émissions de polluants 2022 ont été estimées par une méthode d'extrapolation des données historiques (modèle ARIMA - AutoRegressive Integrated Moving Average), une méthode statistique utilisée pour l’analyse et la prévision de séries de données temporelles : pour chaque secteur, l’historique des données de 2010 à 2021 est utilisé comme données dites d’apprentissage). Il en découle que les émissions de polluants atmosphériques et leurs évolutions, qui intègrent ces données estimées, sont à considérer avec une marge d’incertitude. |
Les analyses suivantes portent sur les polluants locaux pris en compte pour l’évaluation des PCAET :
- Les oxydes d’azote (NOX)
- Les particules fines de taille inférieure à 10 µm (PM10) et 2.5 µm (PM2.5)
- Les Composés Organiques Volatils Non Méthaniques (COVNM)
- Le dioxyde de Soufre (SO2)
- L’ammoniac (NH3)
Évolution des émissions de polluants
Les émissions de l’ensemble des polluants reculent depuis 2000. Les plus fortes baisses concernent les SOx, les NOx et les COVNM.
PM 10
Pour les PM10, la baisse observée sur plusieurs années est imputable au secteur résidentiel (renouvellement progressif des appareils individuels de chauffage au bois et amélioration de l’isolation thermique des bâtiments), au transport routier (renouvellement du parc automobile, avec la généralisation des filtres à particules à l’ensemble des véhicules diesel neufs à partir de 2011) et à l'industrie (amélioration des procédés de dépollution, fermeture de certains sites ou réduction d'activité). A cette tendance à la baisse sur le long terme viennent s'ajouter des fluctuations annuelles en lien direct avec les variations de la rigueur climatique, qui conditionnent les besoins en chauffage et les consommations de combustible associées, en particulier le bois de chauffage. C'est ainsi que les émissions sont plus soutenues en 2010 et en 2013, années marquées par des hivers plus froids ;
PM 2.5
En ce qui concerne les PM2.5, le constat est similaire à celui des PM10. On peut cependant noter une plus grande part du chauffage individuel au bois dans les émissions totales et, par conséquent, une part plus faible pour l’industrie (qui génère de plus grosses particules en général) ;
NOX
Pour les NOX, la baisse significative observée depuis 2000 est surtout liée aux secteurs de l’industrie et du transport routier. La diminution des émissions industrielles, principalement entre 2005 et 2010, est en grande partie imputable à une efficacité grandissante des technologies de dépollution (afin de répondre à la réglementation), ainsi qu’à une désindustrialisation sur certains territoires. La diminution des émissions du transport routier (en raison du renouvellement du parc automobile) est en partie contrebalancée par l’augmentation des distances parcourues, ainsi que de la proportion de véhicules plus lourds (SUV) ;
COVNM
La baisse des émissions de COVNM provient essentiellement de l’utilisation progressive de produits contenant peu ou pas de solvants, de l’équipement des véhicules essence en pots catalytiques depuis 1993, ainsi que de la diminution des évaporations (au moyen de filtres à charbon actif dans le réservoir), de la mise en place de différentes techniques de réduction sur certains procédés industriels, de l’évolution de l’activité industrielle sur certains territoire ;
NH3
L’ammoniac (NH3) est très majoritairement émis par les sources agricoles (fertilisation des cultures et gestion des déjections animales), avec une évolution peu marquée, qui est liée à celle du cheptel et de la quantité de fertilisants épandus ;
SO2
La baisse des émissions de SO2 est majoritairement liée à la diminution des émissions de l’industrie et du transport routier en raison du renforcement de nombreuses réglementations (telles que la réduction de la teneur en soufre des combustibles ou des limites d’émissions plus sévères) et de l’évolution de l’activité industrielle sur certains territoires.
Contributions par secteur d’activité en Auvergne-Rhône-Alpes
La contribution par polluant de chaque grande source d’émissions permet d’identifier les enjeux de l’amélioration de la qualité de l’air. La majorité des secteurs d’activités contribue de façon significative aux émissions d’un ou plusieurs polluants :
- Le transport routier pour les NOX
- Le chauffage individuel au bois pour les particules et les COVNM
- L’agriculture pour le NH3
- La grande industrie pour le SO2
Contributions par source d’énergie en Auvergne-Rhône-Alpes
Les émissions de polluants locaux sont essentiellement d’origine énergétique, exception faite du NH3 dû aux épandages agricoles. Les produits pétroliers utilisés essentiellement dans les transports et le chauffage contribuent pour l’essentiel des émissions de NOX. Le bois bûche quant à lui est responsable d’une grande partie des émissions de particules et COVNM. Le SO2 est essentiellement émis par le secteur de la transformation d’énergie, la faible teneur actuelle en soufre des carburants ne donnant plus lieu à des émissions significatives des produits pétroliers.
[Mise à jour : décembre 2023]
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