Le terme puits de carbone est utilisé pour désigner les réservoirs naturels ou artificiels qui absorbent et stockent le carbone présent dans l’air. La séquestration se produit dans le sol, la litière et la biomasse vivante ou morte ; elle permet d’augmenter les stocks de carbone.
Au niveau territorial il est intéressant d'estimer le stock de carbone mais également d'évaluer la quantité de carbone séquestrée en fonction de l’occupation des sols et son évolution (déforestation, imperméabilisation liée à l’urbanisation ou l’industrialisation, reboisement, etc.).
Trois aspects sont donc distingués et estimés par l’Observatoire en s’appuyant sur l’outil ALDO de l’ADEME :
- les stocks de carbone dans les cultures, prairies, forêts, haies, vignobles, vergers, zones humides et les produits bois,
- les flux annuels d’absorption/séquestration de carbone par les forêts
- les flux annuels d’absorption/séquestration ou d’émission de carbone suite aux changements d’usage des sols.
Historiquement, l’ORCAE estimait les puits de carbone sur la base de données d’occupation du sol (base CORINE Land Cover) et de ratios départementaux ou nationaux.
Depuis 2024, l’ORCAE s’appuie sur l’outil national ALDO (proposé par l’ADEME) qui permet de calculer le stock et les flux de carbone à la maille territoriale selon une méthodologie plus précise que celle initialement élaborée par l’ORCAE.
Les nouvelles données diffusées par l’ORCAE sur les puits de carbone peuvent donc présenter des écarts avec les anciennes versions.
Le stock de carbone
Par ses surfaces naturelles et ses surfaces agricoles, la région Auvergne-Rhône-Alpes possède une superficie de stockage de carbone de 66 310 km². Le stock de carbone sur le territoire régional est estimé à 817 Millions de tonnes de Carbone (en 2018). 90% du carbone est stocké par les forêts, les prairies permanentes et les haies.
Chiffres-clés (2018)► Surface de stockage totale : 95% de la superficie de la région ► Le stock de carbone : 817 MtC |
Les flux annuels de carbone
Flux annuels d’absorption de carbone par les forêts
La région Auvergne-Rhône-Alpes possède une superficie importante de forêts (26 948km²), qui, par leur accroissement absorbent une partie du CO2 présent dans l’atmosphère.
Les forêts de feuillus, qui représentent la moitié des forêts de la région, sont également celles qui absorbent la majorité du carbone (5,4 MteqCO2 /an) par leur accroissement biologique.
La forêt de conifères, bien que deuxième essence la plus représentée, n’absorbe toutefois que 22% du carbone capté annuellement (1.9 MteqCO2 /an contre 2.1 MteqCO2 absorbés annuellement par les résineux qui occupent moins de surface).
La faible surface des forêts de peupleraie (1031 Km²), associée à une mortalité et un taux de prélèvements plus élevés que les autres essences, explique son bilan nul d’absorption du carbone sur le territoire.
Chiffres-clés► 9.4 MtCO2/an - carbone absorbé annuellement lié à l’accroissement biologique des forêts (entre 2012 et 2018) ► 167 ktCO2/an - carbone absorbé annuellement lié à la consommation de produits bois (entre 2012 et 2018) |
Flux annuels de carbone dus aux changements d’affectation des sols
Le changement d’affectation des sols entre 2012 et 2018 s’est traduit par une séquestration estimée à 7.4 kteqCO2 et des émissions de CO2 estimées à 78 kteqCO2, soit des émissions annuelles de l’ordre de 13 kteqCO2.
En Auvergne-Rhône-Alpes, ces émissions sont essentiellement dues à l’artificialisation des sols.
Séquestration annuelle liée aux changements d’affectation des sols
Chiffres-clés► 271 ha/an - surface des sols végétalisés (moyenne entre 2012 et 2018) ► 7,4 ktCO2 - carbone séquestré annuellement par la végétalisation des sols (moyenne entre 2012 et 2018) |
Émission annuelle liés aux changements d’affectation des sols
Chiffres-clés► 706 ha/an - surface des sols artificialisés (moyenne entre 2012 et 2018) ► 78 ktCO2 - carbone émis annuellement par l’artificialisation des sols (moyenne entre 2012 et 2018) |
[Mise à jour : mai 2024]
Imprimer